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Découvrez Les Amazones d'Afrique, une force musicale féminine et panafricaine

25 Janvier 2020 , Rédigé par www.afrocultureblog.com Publié dans #musique, #artiste, #2020, #FR, #lesamazonesdafrique

Découvrez Les Amazones d'Afrique, une force musicale féminine et panafricaine

LES AMAZONES D’AFRIQUE - AMAZONES POWER

Une force créative qui réunit des voix internationales,des harmonies douces et puissantes qui défendent les droits des femmes et des jeunes filles,une fusion de talents et de générations...

Les racines de ce ‘super-groupe’ féminin panafricain remontent à 2014, quand trois stars de la musique et activistes du changement social maliennesMamani Keita, Oumou Sangare et Mariam Doumbia (également membre du duo légendaire Amadou & Mariam) entament une conversation sur l’égalité des sexes avec Valérie Malot (directrice de l’agence de booking/créative3D Family). «Nous nous sommes rendu compte que la répression des femmes, sur le continent et à travers le monde, était quelque chose qui touchait vraiment toutes les femmes, se rappelle Valérie Malot .Ce n’est pas une question de couleur ou de culture. C’est quelque chose de générique. Toutes les femmes peuvent s’y reconnaître.»

Des vérités universelles et un désir commun d’égalité sont à l’origine de la formation des Amazones: un collectif dont le nom rend hommage aux générations de guerrières courageuses et fières (ainsi qu’au groupe féminin avant-gardiste des années 60, Les Amazones de Guinée). Les Amazones d’Afrique ont également montré qu’elles ne craignaient pas de se confronter à des sujets qui restent un problème non seulement sur le continent africain, mais aussi à travers le monde. Leur premier album, "République Amazone" sorti en 2017, rencontre un franc succès. Il voit la participation d'artiste telle qu'Angélique Kidjo et figurera dans la playlist 2017 de Barack Obama.

Avec la sortie de leur deuxième album cette semaine, derrière ses influences traditionnelles enivrantes et ses grooves électroniques, le groupe aborde sans concessions des thèmes difficiles comme la misogynie et la violence, l’identité sexuelle, le mariage forcé et la pratique barbare des MGF (mutilations génitales féminines,ou ‘excision’). 

Le son de l’album est également visionnaire, très riche mélodiquementet surtout très varié, mêlant des styles panafricains et des harmonies collaboratives à un son pop cru et contemporain, et à la production type Congotronix du légendaire Doctor L (alias Liam Farrell), qui a mixé et masterisé le disque à Dakar et Paris .Keita, déjà présente à l’origine du groupe, continue son voyage avec Les Amazones sur Amazones Power, prêtant sa voix magnifiquement fougueuse à plusieurs morceaux, dont Love (qui proclame que «La femme mérite le respect»), Smooth, Timbuktu et Dogon. Le nouvel album du groupe voit aussi le retour très apprécié de Rokia Kone, la «Rose de Bamako», qui apporte sa soul glorieuse et son regard décalé sur des morceaux mémorables, comme le très inspirant Queens un appel à la solidarité avec les épouses qui sont forcées de supporter en silence la cruauté de leurs nouveaux mariset beaux-parents. Et cette fois, le cercle des Amazones s’agrandit encore, ralliant de nouvelles voix et stars montantes d’Afrique, comme la chanteuse béninoise Fafa Ruffino, dont le registre vocal crée des ponts entre l’influence musicale de sa grand-mère ghanéenne, le gospel, la soul, et des styles culturels couvrant le Nigeria et le Burkina-Faso. Fafa Ruffino a tout de suite compris l’intérêt de rejoindre Les Amazones: «La première chose, c’était le concept, dit-elle. Je veux dire, demander à différentes chanteuses de faire équipe et de lutter pour les droits des femmes en utilisant la musique comme force ultime, c’est fantastique. Je n’ai pas hésité une seconde, parce que j’ai senti que c’était le devoir qui m’appelait, et même plus que ça...« Nous venons de pays différents, et pourtant nous rencontrons les mêmes difficultés dans nos villes natales. On a besoin de montrer au monde qu’il n’y a pas de frontières quand il s’agit de se battre pour nos droits... C’était comme si l’univers nous avait réunies. On se battait seules, et quelque chose a poussé nos énergies à se rencontrer.»

Les chansons des Amazones s’adressent aux frères et aux sœurs, aux parents, aux enfants, et aux sociétés au sens large. Elles puisent souvent profondément dans les expériences personnelles, tout en donnant une voix vitale aux femmes injustement ignorées. En tant que plus jeune nouvelle recrue du groupe, la musicienne, danseuse et artiste Niariu explique : « Pour moi en particulier, le plus grand message serait de dire qu’il y a des voix qui doivent vraiment être entendueset on doit faire de la place pour toutes les femmes, pour qu’elles puissent s’exprimer et participer aux solutions. Le féminisme ne doit pas être qu’une question d’égalité des sexes dans les pays occidentaux, alors que beaucoup de femmes n’ont toujours pas accès aux droits humains les plus élémentaires. Si nous ne sommes pas toutes libres, alors certaines passent du côté des oppresseurs tandis que les autres restent opprimées." «Ce projet s’appelle Les Amazones d’Afrique, mais je pense qu’il ne faut vraiment pas nous mettre dans une case. Les gens doivent commencer à réaliser que le continent africain a une place importante dans le monde. Tout est international dans ce projet: les personnes qui ont travaillé dessus, les langues et les sons que nous utilisons, le message qu’on fait passer... et j’espère que les gens accueilleront ce projet comme un tout.»

Le refrain enjoué de Niariu «Together we must stand/ Together we must end this» (Nous devons résister ensemble / mettre fin à ça ensemble)vient illuminer l’énergique et funky Heavy, premier titre et premier single de l’album. Sur d’autres morceaux, parmi la brillante diversité des voix exubérantes qui se côtoient, on retrouve la star de rap malienne Ami Yerewolo, la chanteuse algérienne Nacera Ouali Mesbah (connue entre autres pour s’être attaquée au répertoire chaâbi traditionnellement masculin, et qui délivre ici en arabe les paroles incendiaires de Rebels«We want to live free, live in peace... The path is certainly long, but we will succeed» (On veut vivre libres, vivre en paix... Le chemin est certainement long, mais on y arrivera)), et la chanteuse ivoirienne Kandy Guira, qui apporte de la beauté et de l’intensité à la chanson Sisters. Sur Power, le très puissant dernier morceau de l’album, un collectif multi-générationnel de 16 chanteuses et chanteurs d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du Sud annoncent l’aube d’un futur collaboratif et dans lequel existe une réelle égalité.« La fusion musicale qu’on trouve dans cet album est unique en son genre, s’enthousiasme Niariu. Nous sommes des chanteuses avec des voix différentes et avec chacune notre propre style. On chante dans de nombreuses langues, aussi. Je pense que le défi était de sortir de notre zone de confort en écrivant sur des instrumentaux auxquels nous n’étions pas forcément habituéespar exemple des fusions d’électro, de sons traditionnels africains, d’éléments reggae et hip-hop et d’y apporter un message, une mélodie, un langage qui nous ressemble. Je pense que c’est ce qui permet à notre projet de transcender les cultures,les générations et les parcours. Ce n’est pas juste des mots ou juste des sons, c’est une expérience plus profonde.»

Les Amazones ont toujours été inclusives dans leur esprit d’empowerment, mais, pour la première fois, elles invitent également de jeunes chanteursen l’occurrence, Douranne (Boy) Fall et Magueye Diouk (Jon Grace) du groupe parisien Nyoko Bokbae, dont l’expression magnifie le son de la diaspora du 21ème siècle, et qui s’associe à Niariu (tout en célébrant leurs propres aînées) sur Heavy.

Découvrez le titre Heavy et continuez à lire ci-dessous pour plus d'infos

 

Comme l’explique Fafa Ruffino, c’est une évolution naturelle :«Les nouvelles générations se soulèvent contre les traditions, et particulièrement en Afrique. Donc il y a beaucoup de jeunes hommes dans les associations de droits des femmes, qui font du porte-à-porte pour informer les plus jeunes. Et donc c’est tout à fait juste de les intégrer parmi nous. Le groupe Nyoko Bokbae est incroyable; leurs messages sont puissants et dynamisants.»

Et l’album Amazones Power porte évidemment bien son nom : « Le Pouvoir, c’est vraiment tout, dit Fafa Ruffino en insistant bien sur les mots. Nous nous réunissons toutes pour changer les règles établies depuis des siècles. Les femmes prennent le contrôle du monde, vous savez! Avec cet album, on casse les codes, en parlant des violences faites aux femmes et aux jeunes filles, des mutilations génitales, des mariages forcés, de l’égalité des sexes. Nous voulons que nos sœurs et nos mères comprennent que c’est à nous de décider de ce qui nous rend heureuses et accomplies.» «Les générations plus anciennes de femmes ont fait de leur mieux pour survivre et changer les choses, en faisant en sorte que les générations suivantes auraient encore plus d’outils pour évoluer en tant que femmes, ajoute Niariu. Maintenant, les nouvelles générations refusent d’être sacrifiées, elles sont là pour rompre le cycle de souffrance et d’image de la femme forte qui ne doit rien dire et supporter tous les fardeaux. Nous sommes extraordinaires et puissantes, et chaque fois que la société essayera de nous dire le contraire, on se fera entendre clairement et on ne s’excusera plus. C’est une manière de dire que nous avons le pouvoir en nous. Quand nous en serons pleinement conscientes, des transformations profondes pourront se faire.»

Ecoutez ci-dessous le titre "Power" de leur nouvel album qui dénonce nombre de violences faites aux femmes jusqu'à ce jour et continuez à lire ci-dessous pour les dates de leur tournée. Elles seront au Jazz Café le mercredi 29 janvier au Jazz Café à Londres où elles rencontreront notre équipe.

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