Le film "The Woman King" inspiré par les Ahosis du Dahomey
Le film "The Woman King" retrace l'histoire extraordinaire des Ahosis, une unité de guerrières qui protégèrent le royaume du Dahomey au XIXème siècle en Afrique de l'Ouest. Leurs aptitudes et leur fureur n'ont jamais trouvé d'égal.
Les Ahosis, ou Minos étaient un régiment militaire de femmes du peuple Fon. Elles constituaient l'armée du royaume du Dahomey, l'actuel Bénin. Ahosi veut dire en langue Fon épouse du roi, et Minos nos mères. Celles que les européens appelaient amazones étaient formées à combattre et à tuer. C'était des combattantes sans pitié.
L’ascension du royaume du Dahomey
Jusqu’à ces dernières décennies, la grande majorité des représentations de la culture populaire de l’Afrique ont caractérisé le continent comme un milieu agraire non civilisé avant l’arrivée d’Européens comme l’explorateur portugais Henri le Navigateur au 15ème siècle. Au contraire, de puissantes civilisations anciennes ont prospéré sur tout le continent, y compris la terre préhistorique de Pount et les royaumes d’Axoum et de Nubie dans le nord-est de l’Afrique; les empires ouest-africains des Ashanti, du Mali et des Songhaï; et le Royaume du Zimbabwe.
En Afrique de l’Ouest, le Dahomey s’est taillé un héritage d’une puissance indélébile. Le royaume a établi un gouvernement bien organisé dans lequel le roi était considéré comme semi-divin et avait un contrôle absolu sur les affaires économiques, politiques et sociales. Il était soutenu par un conseil de fonctionnaires choisis dans la classe des roturiers en raison de leur allégeance au roi et de leur engagement envers le développement de la nation.
Origines des guerrières du Dahomey
Un récit de leurs origines soutient qu’elles étaient des chasseuses d’éléphants qui servaient sous le roi Houegbadja, le troisième roi du Dahomey, d’environ 1645 à 1685. Connu sous le nom de Gbeto en langue Fon, elles « chassaient toutes sortes de gibier, y compris les éléphants, les animaux les plus précieux et les plus difficiles à tuer ». Les Gbeto sont alors intégrés dans l’armée de femmes soldats. Elles portaient des chemisiers et des shorts marrons et bleus jusqu’aux genoux.
Ces combattantes étaient également connues sous d’autres noms dans les langues Fon, y compris Agojie, Agoji, Mino ou Minon. Mais l’histoire d’origine dominante des guerrières du Dahomey est que le groupe a été formé à la demande de la reine Hangbe, fille de Houegbadja, qui a accédé au pouvoir après la mort de son frère jumeau Akaba dans des circonstances mystérieuses au début des années 1700. Le fait que Hangbe ait amassé un escadron de femmes prêtes à mourir pour la protéger et protéger leur royaume était un exploit impressionnant dans la société profondément patriarcale du Dahomey. Ces combattantes n’étaient pas des concubines ou des servantes obligées de s’en remettre aux caprices de n’importe quel homme. Elles étaient réputées pour leur zèle et leur férocité. Les plus redoutables étaient armés de fusils. Il y avait aussi des chasseuses et des espionnes. Elles s'entrainaient régulièrement pour être physiquement et mentalement aptes au combat. Elles chantaient : « Les hommes, les hommes restent ! Que les hommes restent ! Puissent-ils cultiver du maïs et faire pousser des palmiers... Nous allons à la guerre. » Lorsqu’elles n’étaient pas au combat, elles gardaient les palais royaux d’Abomey et cultivaient des fruits et des légumes. ElIes pouvaient aussi prendre des captifs à vendre comme esclaves.
Inspiré de faits réels, The Woman King suit le destin épique de la Générale Nanisca, qui entraîne une nouvelle génération de recrues et les prépare à la bataille contre un ennemi déterminé à détruire leur mode de vie, voir la bande annonce du film ci-dessous.
Source: National Geographic
Yasuke, le premier samouraï noir du Japon
Yasuke était un homme africain d'une stature imposante, devenu le premier samouraï noir de l’histoire japonaise au 16ème siècle.
Certains historiens pensent que le nom Yasuke proviendrait du nom hébreu Issac. Yasuke était considéré comme un fervent partisan de la tribu Jaang, également appelée Dinka. Dinka correspond à la région actuelle du Soudan du Sud.
Selon une enquête menée en 2013 par Discovery of world’s mysteries, le programme télévisé suggère que Yasuke s’appelait initialement Yasufe et qu’il appartenait à la tribu Makua. Le nom Yasufe serait dérivé du Mozambique et se traduit par Issufo. Cependant, cette affirmation n’a généralement pas été acceptée par les journalistes et les historiens qui croient qu’il n’y avait pas de contact substantiel entre les Makuas et le monde extérieur à cette époque. Le premier contact enregistré entre les Makua et le monde extérieur a eu lieu en 1857, lorsque les Portugais ont largué les amarres au Mozambique alors que Yasuke serait probablement né dans les années 1550.
Enfant, Yasufe aurait été enlevé, réduit en esclavage et vendu à des commerçants portugais. Il serait par la suite devenu soldat ou combattant et aurait probablement obtenu au moins une émancipation provisoire. Il entra au service d’Alessandro Valignano, un missionnaire jésuite italien, et rejoignit Valignano lors de sa mission au Japon en 1579 en tant que garde du corps. Il semble avoir compris la langue rapidement. En 1581, Yasuke fut présenté à Oda Nobunaga, le seigneur japonais qui était sur le point de fédérer le Japon.
Nobunaga, qui aimait la mode européenne et les connaissances étrangères, était intriguée par la couleur de la peau de Yasuke. Il n’avait jamais vu un homme noir auparavant et a d’abord supposé que la couleur était une sorte d’encre qui s’estomperait. Nobunaga fut tellement impressionné par Yasuke qu’il le prit à son propre service et fit de lui un samouraï à part entière, avec sa propre maison et ses serviteurs. Yasuke combattit avec Nobunaga à plusieurs reprises, sa dernière bataille étant quand Nobunaga fut contraint de commettre un seppuku rituel. Cependant, Yasuke ne sera pas tué mais renvoyé à la mission jésuite. C’est la dernière mention certaine de Yasuke dans les documents historiques.
Son histoire a inspiré histoires, documentaires et plus récemment une série animée produite par le dessinateur et réalisateur LeSean Thomas et le studio d'animation japonais MAPPA, disponible sur Netflix.
Cliquez ci-dessous pour voir la bande annonce en VO.
Source: Kintaro-publishing.com
Elizabeth Dido Belle, noire et aristocrate dans une société esclavagiste
Dido Elizabeth Belle est connue pour le tableau de 1779 de David Martin, la représentant aux côtés de sa cousine, Lady Elizabeth Murray, la petite-nièce de William Murray, le premier comte de Mansfield. Le comte, également connu sous le nom de Lord Mansfield, était à l’époque le juge en chef d’Angleterre et du Pays de Galles, par conséquent le plus grand juriste de Grande-Bretagne.
Elizabeth Belle, appelée Belle, est née en juin 1761. Son père, John Lindsay, était un jeune officier de marine britannique et neveu de Lord Mansfield, tandis que sa mère, dont on pense que le nom est Maria Bell, était esclave aux Antilles. On ignore l’année de rencontre de ses parents, on ne sait non plus si leur relation était consensuelle. Les actes de baptême de Belle ne donnent aucune information sur son père, ce qui indique qu’elle était considérée comme une enfant illégitime. À la mort de Maria Bell, John Lindsay demande en 1766 que Belle soit confiée à son oncle, Lord Mansfield, qui élevait déjà sa jeune petite-nièce, Elizabeth Murray, en raison du décès de sa mère et du service de son père à la Couronne en tant qu’ambassadeur d’abord en Autriche et plus tard en France. L’ajout de Belle à la maison de Lord Mansfield permit à Elizabeth Murray d'avoir une compagne de jeu.
Dido a clairement été élevé comme une dame dont nous connaissons les nombreux talents comprenant la musique et l’écriture. Sa belle écriture a conduit Lord Mansfield à souvent lui demander d’écrire ses lettres dictées, un rôle plus souvent assumé par un commis masculin. Cela montre non seulement la confiance que Lord Mansfield avait en Dido, mais aussi la relation qu’ils ont dû partager. Cela aurait également signifié que Dido était parfaitement consciente des nombreux cas que Lord Mansfield se trouvait à présider. Rien de plus pertinent que l’affaire Somerset v Stewart de 1772, qui a vu un propriétaire d’esclaves souhaiter renvoyer son esclave évadé (mais maintenant capturé) en Jamaique pour y être vendu. Les historiens ont débattu sur la question de savoir si la relation de Lord Mansfield avec Dido avait influencé sa position de quelque manière que ce soit, ayant alors statué en faveur de l’ex-esclave, déclarant que l’esclavage était « si odieux, que rien ne peut le justifier». On se souvient souvent de cette décision historique comme du début de la fin de l’esclavage en Grande-Bretagne, bien qu’il faille attendre 1833 avant qu’il ne soit complètement aboli.
À l’âge adulte, Dido gérait les cours laitières et avicoles du domaine. Le meilleur aperçu de la vie de Belle avec Lord Mansfield vient de Thomas Hutchinson lors de sa visite de Kenwood House en 1779 alors qu’elle avait environ 18 ou 19 ans. Alors qu’il dînait avec Mansfield, Hutchinson fut surpris de voir Belle, une femme d’ascendance noire, assise avec les dames en train de boire du café et plus tard de se promener avec une autre femme. Un invité américain a rapporté, cependant, que Belle n’était pas autorisée à dîner avec la famille lorsqu'elle recevait des invités.
Après la mort de son père, elle reçut mille livres. Dans la nécrologie de son père, parue dans le London Chronicle, elle était mentionnée comme ayant un tempérament aimable et des qualités qui lui ont valu le plus grand respect. (London Times, 9 juin 1788, 555)
En 1784, Belle assista à la mort de Lady Mansfield et l’année suivante au mariage de Lady Elizabeth Murray avec un cousin éloigné, George Finch Hatton. Elle resta cependant à Kenwood House pendant près d’une décennie, quittant finalement le domaine à la mort de Lord Mansfield en 1793.
Lorsque son grand-oncle mourut, il lui laissa également 500 livres et 100 livres supplémentaires par an à vie.
Le 5 décembre 1793, Dido Belle épousera John Davinier, un intendant français avec qui elle aura trois enfants, les jumeaux Charles et John, baptisés en 1795, et William Thomas, baptisé en 1802. Elle décèdera cependant quelques années plus tard, en 1804, de mort naturelle, à approximativement 43 ans.
L'histoire de la vie de Dido Belle, incarnée au cinéma par l'actrice britannique et sud-africaine Gugu Mbatha-Raw, a été scénarisée par la cinéaste ghanéenne Amma Asante en 2013 dans le film "Belle" qui a connu un franc succès Voir ci-dessous la bande annonce en VO.
Sources: history.co.uk; blackpresence.co.uk
La pionnière Sona Jobarteh, fondatrice de l'académie de Gambie
Sona Jobarteh est une icône musicale unique et pionnière de son temps, compositrice, instrumentaliste, chanteuse, activiste avec une renommée mondiale, récemment sollitcitée par le réalisateur Baltasar Kormakur pour l'écriture d'une chanson emblématique, pour son dernier film hollywoodien Beast avec Idris Elba, intitulée N’na Duniyaa (Our World) .
Née dans une famille griot de Gambie, une tradition qui remonte à 7 siècles, Sona est la première femme de cette tradition à devenir une virtuose professionnelle de la Kora et à avoir conquis les publics du monde entier. Elle est de la lignée de notables maîtres de la Kora, tels son grand-père Amadu Bansang Jobarteh et son cousin, le légendaire Toumani Diabaté. Sona est réputée pour ses talents d’instrumentiste, sa voix distinctive et sa grâce sur scène.
Au cœur de son succès en tant qu’artiste se trouve, également, son dévouement à l’activisme humanitaire dans les domaines du développement social et de la réforme de l’éducation sur le continent africain. Elle est la directrice fondatrice de l’Académie de Gambie, une institution dédiée à la réforme de l’éducation pour les Africains sur le continent africain.
« Il est préjudiciable pour les générations futures du continent dont les valeurs et les concepts sont façonnés au cours de leurs années scolaires, de continuer à être formées dans un système où la culture africaine, l’histoire africaine, les traditions africaines et leurs valeurs intrinsèques sont soit inexistantes, soit au mieux, reléguées à la position d’activités parascolaires. » - Sona Jobarteh
En 2015, Sona a concrétisé sa vision de longue date en créant l’Académie de Gambie, la première institution en Gambie à éduquer les jeunes Africains dans leur culture, leurs traditions, leur histoire de manière transparente parallèlement à leur éducation académique quotidienne. Selon Sona, l’Afrique est confrontée au défi crucial et urgent de s’attaquer aux systèmes éducatifs à travers le continent, les programmes d’études au sein de ces écoles étant invariablement orientés autour d’un système de valeurs postcolonial et d’une perspective étrangère. 21 étudiants ont été sélectionnés parmi des centaines de candidats dans le but de développer un plan éducatif qui remettrait en question le cœur même des systèmes de formation standards et obsolètes. La vision de Sona a toujours été de créer un programme d’études pilote qui pourrait s'appliquer dans les écoles à travers le pays, créant ainsi un véritable système éducatif qui place l’élève, son identité culturelle et ses valeurs à juste titre au centre de son expérience d’apprentissage afin d'arborer la fierté de son continent et d’être un Africain fier.
À ce jour, l'académie compte un total de 37 étudiants et 14 salariés, tous financés par Sona. Cependant, il reste une longue liste d’attente sans cesse croissante pour de nouvelles inscriptions. Afin de répondre à cette demande ainsi que de fournir des installations adéquates aux étudiants, la construction du campus de l’Académie est absolument essentielle. Elle servira non seulement de campus à temps plein pour les jeunes étudiants mais deviendra également un centre d’excellence culturelle et académique africaine, s’adressant aux enfants et aux adultes ainsi qu’aux étudiants nationaux et internationaux. En raison de son emplacement soigneusement sélectionné, l’Académie soutiendra également les opportunités de développement social et commercial pour les communautés locales. Pour concrétiser cette vision, l'académie et Sona ont besoin de vous.
Pour plus d'information, cliquez sur le lien ci-dessous:
Couple more days to see In the Black Fantastic at the Hayward Gallery, Southbank Centre
In the Black Fantastic is an exhibition of 11 contemporary artists from the African diaspora, who draw on science fiction, myth and Afrofuturism to question our knowledge of the world.
Encompassing painting, photography, video, sculpture and mixed-media installations, the exhibition creates immersive aesthetic experiences that bring the viewer into a new environment somewhere between the real world and a multiplicity of imagined ones.
In the Black Fantastic is curated by Ekow Eshun and features the artists Nick Cave, Sedrick Chisom, Ellen Gallagher, Hew Locke, Wangechi Mutu, Rashaad Newsome, Chris Ofili, Tabita Rezaire, Cauleen Smith, Lina Iris Viktor and Kara Walker.
Click on the link below to watch an intro of Ekow Eshun's curated virtual tour of the exhibition.
Click below to get your ticket whilst it lasts!
An exhibition of 11 contemporary artists from the African diaspora, who draw on science fiction, myth and Afrofuturism to question our knowledge of the world. Standard entry: £13.50* Members: free...
https://www.southbankcentre.co.uk/whats-on/art-exhibitions/black-fantastic
The longest graffiti wall in Africa is in Benin Republic
Source: unknown
Nearly 10 years after the first festival "Graff Effect" initiated by Laurenson Djihouessi in 2013, came the "heritage wall - le mur du patrimoine" which, since 2021, displays graffitis of about forty graffiti artists from Africa and the West, aiming to tell the story of the Kingdom of Dahomey, modern Benin under the theme: "Benin, heritage and potentials".This artistic marvel, of almost one kilometer long and of total area of more than 2000 m2, is the longest graffiti wall in Africa, and the 3rd worldwide after Dubai and Brazil. The wall is located in the heart of Cotonou and is one of Benin's new cultural attractions, as are the 26 royal statues of King Ghezo, restored by the Quai Branly Museum in Paris, now on display in the Cotonou Presidential Palace.These treasures had been looted in 1892 by French colonial troops in the palace of Abomey, capital of the Kingdom of Dahomey (see below 3 statues from the collection).
Le plus long mur de graffitis en Afrique se trouve au Bénin
source: unknown
Près de 10 après le premier festival "Effet Graff" initié par Laurenson Djihouessi en 2013, naît le "mur du patrimoine" qui, depuis 2021, arbore les graffitis d'une quarantaine d'artistes graffeurs d'Afrique et d'Occident, visant à conter l'histoire du Royaume du Dahomey, actuel Benin sous le thème : "Bénin, patrimoine et potentiels".
Cette merveille artistique, de près d’un kilomètre et d'une superficie totale de plus de 2000 m2, s'inscrit comme le plus long mur de graffitis en Afrique, et le 3ème au monde après Dubai et le Brésil. Le mur est situé au coeur de Cotonou et constitue une des nouvelles attractions culturelles du Benin, tout comme le sont les 26 statues royales du roi Ghezo, restituées par le musée du Quai Branly à Paris, maintenant exposées au sein du palais présidentiel de Cotonou.
Ces trésors avaient été pillés en 1892 par les troupes coloniales françaises dans le palais d'Abomey, capitale du Royaume du Dahomey. ( voir photo ci-dessous)
Slavery & the Bank
This exhibition explores the history of transatlantic slavery through its connections with the Bank of England and the wider City of London. It is taking place at Bank of England Museum, Bartholomew Lane, EC2R 8AH.
For over 300 years, the slave trade tore more than 12 million African people from their homes and families. In this exhibition, we reflect on how the wealth created through transatlantic slavery shaped the development of Britain.
The exhibition is open Monday to Friday 10am – 5pm, with late openings until 8pm every third Thursday of the month. There are also free luncthime tour led by curators. Tours take place at 12pm and last approximately 20 minutes. They are free and no booking is necessary, the next upcoming date being Thursday 25th August at 12pm.
Please arrive 10mns early to avoid queues as you enter the museum.
The exhibition will be on until 28 April 2023. Entry is free and there is no need to book ahead.
See Vlog Link below for a filmed experience of the exhibition and a visitor's perspective.
La reine africaine Amanirenas qui défia l’Empire romain
Le légendaire empereur romain César Auguste était sur l’île grecque de Samos, se préparant à une importante expédition en Syrie, quand il reçut des envoyés du royaume de Kush, dans l’actuel Soudan. La journaliste Selina O’Grady rapporte dans son livre 'Et l’homme créa Dieu' que les ambassadeurs présentèrent à Auguste un paquet de flèches d’or avec ce message : « La Candace vous envoie ces flèches. » (Candace était l’orthographe latinisée de Kandake, le terme koushite pour « reine ».) Ils ajoutèrent que l’empereur avait deux choix d'interprétaiton pour cette offrande: « Si vous voulez la paix, ils sont un gage de sa chaleur et de son amitié. Si vous voulez la guerre, vous en aurez besoin. »
Pour une reine africaine, donner un tel ultimatum à l’homme le plus puissant du monde aurait été considéré comme une insulte grave. Après tout, Auguste avait presque à lui seul transformé Rome d’une république en un empire, et le territoire sur lequel il régnait maintenant s’étendait aussi loin que le nord de l’Espagne, jusqu’à certaines parties de l’Europe centrale et jusqu’en Égypte. Ses légions portaient des cuirasses en bronze et brandissaient des lances, des épées et des javelots, tous bien supérieurs aux hachettes que les Kushites portaient comme armes. De plus, Kush possédait de nombreuses ressources naturelles – telles que des mines d’or, du fer et de l’ivoire – qui auraient pu enrichir les trésors de Rome, incitant Auguste à attaquer, même sans l’insulte.
Mais cette reine koushite – que le géographe et historien grec Strabon d’Amasia décrivait comme « une sorte de femme masculine et aveugle d’un œil » – s’était avérée être une ennemie redoutable pour le « fils de Dieu », le titre donné à César Auguste sur les pièces de monnaie romaines. Il reçut le paquet de flèches des envoyés et signa rapidement un traité de paix. En vérité, il ne s’agissait pas tant d’un traité que d’une reddition. Auguste se soumit à toutes les demandes de la reine Amanirenas, y compris que les Romains se retirent de tous les territoires koushites qu’ils avaient occupés et promettent qu’ils ne chercheraient plus jamais à collecter des impôts ou des tributs de son royaume. C’était une concession remarquable pour l’homme le plus puissant du monde, démontrant à quel point la reine borgne était vraiment crainte et respectée.
Qui était la reine Amanirenas?
La reine Amanirenas régna sur la Nubie de 40 av. J.-C. à 10 av. J.-C. Son trône était dans la ville de Méroé, et de là, elle et son mari, le roi Teriteqas, présidaient le riche royaume. L’or, une denrée trouvée dans les déserts nubiens et très prisée par les Égyptiens, était d’une grande importance. Pour satisfaire les exigences de leur population friande de luxe, les Égyptiens dépendaient fortement du commerce avec Méroé, que la reine Amanirenas contrôlait. Son palais labyrinthique, avec des salles voûtées en briques massives bordées de feuilles d’or, était un entrepôt rempli de grands blocs de défenses d’or et d’ivoire. Elle troquait ses trésors contre des biens en provenance d’Égypte, notamment du tissu, du maïs, des bols en bronze et de la verrerie.
Mais 10 ans après le début du règne d’Amanirenas, le paysage politique changa quand Auguste prit le contrôle de l’Égypte. Il se proclama empereur et établit l’Égypte comme province romaine. Il était maintenant aux portes de la reine Amanirenas. Avant de quitter l’Égypte pour poursuivre sa quête pour s’emparer de plus de territoires, Auguste nomma un collègue militaire nommé, Gaius Cornelius Gallus, qui revendiqua l’île de Philae après la rebellion des Égyptiens du sud . La reine Amanirenas accepta à contrecœur l’annexion d’une partie de son royaume. Reconnaissant la suprématie militaire des légions romaines, elle vit qu’il n’était pas encore temps de se battre. Au lieu de cela, elle surveilla de près les mouvements de l’ennemi.
En 26 av. J.-C., l’empereur Auguste nomma Aelius Gallus, un autre chevalier romain, comme prochain préfet d’Égypte. Gallus s’était à peine installé que l’empereur lui ordonna d’entreprendre une expédition militaire en Arabie. Trois légions complètes, environ 15 000 soldats en tout, avaient été postées en Égypte pour sécuriser la province, mais sous le commandement d’Auguste, beaucoup furent transférées en Arabie pour aider à sécuriser ce nouveau territoire nouvellement. Cela donna à la reine Amanirenas l’occasion de défier la puissance de Rome. Alors que les troupes romaines s'étaient retirées d’Égypte, la reine Amanirenas mobilisa son armée pour libérer son peuple, au nord, de l’autorité romaine. Avec le roi Teriteqas, ils commandèrent une armée de 30 000 guerriers de Kush, marchant le long des vasières du Nil jusqu'en Égypte. L’historien Cassius Dio raconte dans Histoire Romaine que l’armée méroïtique « avança jusqu’à la ville appelée Éléphantine, avec Candace comme chef, ravageant tout ce qu’elle rencontrait ». Ils se retirèrent ensuite vers le sud avec du butin, des prisonniers romains et des milliers de captifs égyptiens. Comme dernière insulte, ils arrachèrent et emportèrent la tête d’une statue d’Auguste. En rentrant chez elle à Méroé, la reine Amanirenas prit la tête de bronze et l’enfouit sous les marches d’entrée d’un temple dédié au dieu Amon. Selon David Francis, un agent d’interprétation au British Museum, « en enterrant la tête, les Méroites veillèrent à ce que tous ceux qui entraient dans le bâtiment piétinent cette image de l’empereur Auguste sous leurs pieds ».
C’était le rappel quotidien que la reine avait triomphé de l’homme le plus puissant au monde.
Source: The One-Eyed African Queen Who Defeated the Roman Empire, Adhiambo Edith Magak - Narratively
Aline Sitoé Diatta, The Dame of Kabrousse
Aline Sitoé Diatta (c1920 – 1944) was an anti-colonial resistance figure and community leader in the Casamance region, in actual Senegal. Married to Thomas Diatta, a dockworker at the Port of Senegal, she was one of the women in Francophone Africa who led anti-colonial campaigns during the period of the Second World War following a divine vision in 1941, which called upon her to struggle against the French colonial forces. When the French seized half of the region’s rice harvest to support the war effort, Aline Sitoé Diatta began her campaign alongside other market women. She encouraged the population to civil disobedience, to stop paying taxes, and to reject calls to replace rice cultivation with the growing monoculture of arachide (peanuts). Aline Sitoé Diatta also called for reinstatement of better working conditions and rights to religious worship. She was perceived as having supernatural powers, in particular the ability to bring rain to the parched land. The French forces made several attempts on her life. She was arrested on 8 May 1943 and deported to Gambia and then Mali, where she died a year later in prison, out of harsh treatments and malnourishment.
Aline Sitoé Diatta remains a national heroine figure in Senegal. Since the 1980s, her story has been recuperated in different ways and for different purposes, in connection with the separatist movement in the Casamance region (Toliver-Diallo). The main ferry from Casamance to the capital Dakar is named after her, as well as the women’s university halls of residence at the Université Cheikh Anta Diop.