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Maboneng, le Harlem de Johannesbourg

24 Août 2023 , Rédigé par www.afrocultureblog.com Publié dans #maboneng, #afrique, #2023, #FR, #afrique du sud

Copyright: Credit: guy oliver

Copyright: Credit: guy oliver

Maboneng, est un mot Sesotho signifiant « lieu de lumière » et un quartier de Johannesburg à côté du quartier central des affaires. En 2009, le fondateur de Propertuity, Jonathan Liebmann, a privatisé les quartiers est de Maboneng pour créer un quartier urbain gentrifié attrayant. Il a commencé à acquérir des bâtiments et à réaménager l’endroit. Maboneng est maintenant considéré par beaucoup comme le centre de l’énergie créative à Joburg avec un art de rue incroyable, un mélange de restaurants, cafés, boutiques de vêtements, galeries d’art, magasins et studios. Bien que ce réaménagement soit crédité , pour redonner vie à ce centre-ville, il faut dire que Maboneng avait déjà un riche héritage, en particulier pour la culture noire avant l’arrivée de Propertuity. C’est pourquoi nous l’avons surnommé « le Harlem de Johannesburg ».

Chancellor House Photo Credit: Jo Buitendach

Chancellor House Photo Credit: Jo Buitendach

À nos yeux, Maboneng est avant tout un site historique de la résistance noire contre l’apartheid. C’est par exemple, sur Fox Street, à quelques kilomètres du quartier de Maboneng, que Nelson Mandela et Oliver Tambo ont créé le premier cabinet d’avocats appartenant à des Noirs d’Afrique du Sud dans les années 1950. Il s’appelle maintenant Chancellor House et dispose d’un musée public extérieur.Comme l’explique le guitariste sud-africain Mpumelelo Mcata dans news24.com en 2021, le centre-ville, et en particulier les quartiers de l’Est qui sont devenus le « Lieu de lumière » de Liebmann, était en fait un site historique de la résistance noire : un lieu où la solidarité de la classe ouvrière noire de Johannesburg s’est forgée. Il déclare: « Doornfontein à la fin du 19ème siècle était « Millionaires Row », [...] Mais tout près, dans des complexes d’usines, des quartiers de domestiques, des travailleurs noirs vivaient. Ces travailleurs ont toujours été principalement des migrants, originaires de toute l’Afrique du Sud et australe, recrutés activement par la capitale, ou issus de zones rurales sous-développées. À l’aube du 20e siècle, les responsables municipaux ont noté une augmentation du nombre de résidences « mixtes » et de permis pour, à mesure que l’industrie se développait. Après la guerre des Boers, la rébellion de Rand de 1922 et l’effondrement de la valeur des propriétés de la Grande Dépression mondiale de 1929, les millionnaires se sont déplacés vers le nord et les spéculateurs ont acheté leurs grandes maisons et leurs jardins pour les subdiviser en minuscules chambres d’ouvriers pour la location formelle et informelle: ce qui est devenu connu sous le nom de « bidonvilles » de Doornfontein. [...] Mais les résidents noirs de Joburg affirmaient déjà leur droit à la ville: exigeant des logements décents, financés par la municipalité, proches de leur travail. Cette affirmation a fleuri dans les mouvements informels de masse, bien organisés et politiquement explicites dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale: « Sofasonke – nous mourons tous ensemble » était leur slogan », dirigé par James Sofasonke Panza, conduisant à la création de Soweto. Beaucoup de travailleurs noirs actifs dans ce mouvement étaient venus à Johannesburg lorsque la guerre a augmenté la demande de produits industriels. Doornfontein est devenu un endroit bondé d’industries légères. Linatex House – maintenant un centre de relogement de la ville – a commencé à ce moment-là, en tant que siège social d’un fabricant de fournitures minières. Certains résidents noirs se sont accrochés, mais les autorisations plus systématiques de l’apartheid après 1948 les ont brutalement déplacés vers les townships périphériques. Pourtant, les Noirs travaillaient toujours dans la ville – ils ont rendu son fonctionnement possible – et ont fait des efforts déterminés pour échapper aux restrictions et vivre plus près du travail. Avec la chute de l’apartheid, le désinvestissement blanc a dépouillé le centre d'affaires de nombreuses entreprises et des résidents plus riches. La fin des restrictions à la résidence a conduit un grand nombre de demandeurs d’emploi et de petits commerçants à revenir. Ils se sont installés officiellement là où ils pouvaient se le permettre, et de manière informelle là où ils ne pouvaient pas, comme souvent l’espace résidentiel était rare. Par conséquent, il n’est pas surprenant de trouver des lieux emblématiques tels que le bar Hide Out, où la légende raconte que l’espace a été utilisé comme refuge par Nelson Mandela et d’autres dirigeants de l’ANC pendant l’apartheid, ou de trouver un club de jazz nommé Pata Pata, d’après la chanson de la chanteuse sud-africaine et militante des droits civiques Miriam Makeba, lauréate d’un Grammy Award.

Pata Pata Maboneng

Pata Pata Maboneng

Le marché Kwai Mai Mai, l’un des plus anciens marchés de Joburg, également connu sous le nom d’Ezinyangeni, ou « le lieu des guérisseurs », est également situé à quelques pâtés de maisons du quartier de Maboneng. C’est depuis des décennies l’un des marchés de muthi (médecine traditionnelle) les plus établis de Johannesburg et également connu pour acheter de la nourriture de rue traditionnelle sud-africaine.

source: web

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Enfin, ce hub créatif attire également une nouvelle génération de célébrités et de créatifs sud-africains tels que le DJ sud-africain, Black Coffee qui dispose d’un appartement penthouse dans le Hallmark House, un hôtel situé dans le quartier de Maboneng, ou encore le rappeur, producteur et entrepreneur Jay-Z qui, en 2019, a choisi le Hallmark Rooftop comme décor pour un pop-up de six semaines pour la marque D’Usse Cognac, avec Bacardi Limited incluant un menu brunch par l’un des meilleurs chefs de Joburg, Katlego Mlambo.

Donc, si vous êtes à la recherche d’une destination de vacances culturelles africaines, en voici une pour vous. Assurez-vous de découvrir Maboneng!

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En Colombie, le Swahili fera désormais partie du cursus scolaire

12 Juillet 2023 , Rédigé par www.afrocultureblog.com Publié dans #2023, #afrique, #malawi, #panafricanisme, #politique, #FR, #colombie, #swahili

En Colombie, le Swahili fera désormais partie du cursus scolaire

Le swahili sera enseigné dans les écoles colombiennes en tant que langue étrangère, a annoncé la vice-présidente colombienne, Francia Marquez. Selon elle, cette décision aidera les Afro-Colombiens à renouer avec leurs racines. La vice-présidente en a fait l’annonce en juin 2023 à son retour d’une visite officielle en Éthiopie, au Kenya et en Afrique du Sud. L’accord signé permettra aux enseignants colombiens de se rendre en Afrique pour enseigner l’espagnol, tandis que les enseignants des pays africains, notamment du Kenya, auront la possibilité d’enseigner le swahili dans les écoles publiques en Colombie.

« Il sera offert aux Colombiens d’origine africaine et à tous ceux qui voudraient apprendre la langue », a déclaré Márquez.

« C’est important pour renouer avec nos racines et reconstruire la mémoire historique. »

Francia Marquez, vice-présidente Colombienne et DP Gachagua, vice-président Kenyan, photo credit: Nairobi Wire

Francia Marquez, vice-présidente Colombienne et DP Gachagua, vice-président Kenyan, photo credit: Nairobi Wire

Le Malawi a également annoncé, il y a quelques jours, l'intégration du Swahili dans le cursus scolaire. Cette initiative vise à faciliter la communication commerciale avec les pays de langue swahili et à renforcer les relations bilatérales. Le président Chakwera, lors d’une conférence de presse conjointe avec la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan, a exprimé l’engagement de son administration à introduire des études de langue pour favoriser des liens plus étroits entre le Malawi et ses pays frères swahiliphones.

La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan et le président du Malawi Chakwera on the right Photo Credit: Malawi Exclusive

La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan et le président du Malawi Chakwera on the right Photo Credit: Malawi Exclusive

Si vous aimeriez emboîter” le pas, découvrir le Swahili ou promouvoir l'apprentissage de la langue, inscrivez-vous pour le cours d'essai gratuit sur Zoom, organisé par ExtraLingual et qui aura lieu le dimanche 23 juillet à 10h00. Envoyez-nous un mail à info@afroculture.co.uk pour recevoir le lien Zoom.

En Colombie, le Swahili fera désormais partie du cursus scolaire

Un petit rappel, également, que Vijana Collections propose un livre sonore de comptines et berceuses de langues africaines pour le plaisir des plus grands et des plus petits. Cliquez le lien ci-dessous pour accéder au site.

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Le peuple San d'Afrique australe

13 Mai 2023 , Rédigé par www.afrocultureblog.com Publié dans #2023, #FR, #afrique, #anthropologie

Source: Sufi Path of Love

Source: Sufi Path of Love

Les San, aussi appelés Bushmen, sont les plus anciens habitants de l’Afrique australe et appartiennent aux cultures les plus anciennes de la planète. Ils sont les ancêtres des peuples de l'Asie de l'Est, notamment de la Chine actuelle, voir l'article précédent ci-dessous.

https://afrocultureblog.over-blog.com/2023/05/les-origines-africaines-de-la-chine-le-projet-genographique.html

Le terme San doit être compris comme un terme collectif pour plusieurs groupes ethniques d'Afrique australe. Ces groupes comprennent, par exemple les Kung, Gui, Ju/'hoasi ou la tribu Naro.

Les San vivent dans la vaste étendue du désert du Kalahari, entre l'actuelle Namibie, Botswana et Afrique du Sud. Les conditions de vie y sont difficiles. La domestication des animaux, comme le font les Khoi, ou l'agriculture, ne sont pas une option dans cette région sablonneuse, ce qui a fait du désert du Kalahari une frontière naturelle pour les peuples qui dépendent du bétail et des récoltes.

Suivant la colonisation européenne, les tribus San ont été forcées dans les profondeurs septentrionales du désert dans leur lutte contre les européens équipés d’armes à feu. Au cours de cette période, le nombre de San a été considérablement réduit et les San capturés étaient forcés à l’esclavage.

Désert du Kalahari source: web

Désert du Kalahari source: web

Par essence, les San sont nomades et ne restent pas longtemps au même endroit. Ils se déplacent en petits groupes familiaux, comprenant jusqu’à 25 hommes, femmes et enfants, transportant avec eux leur abri. Ils peuvent également recourir aux grottes trouvées en route pour se protéger.

Le régime alimentaire des San comprend de la viande, des œufs, des baies sauvages, des racines, des noix et autres végétaux. Parmi les cueilleurs et les chasseurs, les rôles sont partagés. Les femmes San sont responsables de la cueillette et les hommes San de la chasse. Les légumes récoltés par les femmes représentent environ 75% de leur consommation. Ils s’appuient sur leur connaissance approfondie des plantes comestibles, médicinales et toxiques. Ce savoir autochtone est transmis de génération en génération. Le fait que les femmes San fournissent trois fois plus de nourriture que les hommes San est l’une des raisons pour lesquelles les femmes sont traités d'égal à égal. Les hommes San sont d’excellents chasseurs et utilisent une grande variété de méthodes. Selon l’animal suivi, la chasse peut durer de quelques heures à plusieurs jours – un défi physiquement exigeant. Lors de la pose de pièges, les San utilisent, entre autres, des pièges à fosse. Ils creusent un trou, par exemple à un point d’eau fréquemment utilisé par les espèces chassées, et le recouvrent de branches. Si un animal tombe accidentellement dans le piège, il ne peut pas échapper à ce grand trou profond et devient une proie facile. Pour attraper des espèces plus petites, telles que les lièvres, un piège mortel, qui se resserre lorsqu’un animal y entre, est formé à partir de fibres végétales.

Les chasseurs-cueilleurs du Peuple San Source: web
Les chasseurs-cueilleurs du Peuple San Source: web

Les chasseurs-cueilleurs du Peuple San Source: web

Le peuple San a une riche culture traditionnelle - notamment dans la création de bijoux en coquille d’œuf, de dessins, de musique, de spiritualité et de sagesse.

En utilisant des pierres de différentes couleurs, les San faisaient des peintures rupestres et des sculptures des choses passées. Les peintures rupestres montrent des êtres non humains, des humains et des créatures hybrides qui sont mi-humains, mi-animaux. Elles illustrent, par exemple, la vitesse d’une chasse avec un mouvement de galop ou les danses communes autour du feu. Plus tard, l’art rupestre San illustra le contact avec les colons européens en représentant des voiliers, des vêtements de style européen, des fusils et des canons.

Un autre élément central de la culture San est la musique et la danse. La danse particulièrement remarquable est une transe nocturne et de longue durée, qui est considérée comme un remède de guérison vitale. Au cours de cette expérience de transe, le pouvoir surnaturel est réveillé, ce qui guérit les maladies et profite au groupe. De plus, les plantes médicinales connues des San sont utilisées pour traiter les maladies. Les systèmes de croyances San diffèrent entre les différents groupes. Généralisé, il y a la prédominance d’un dieu puissant aux côtés de dieux moins puissants. Le respect est également rendu aux esprits des défunts.

Art rupestre San Photo Credit: Terra South Africa

Art rupestre San Photo Credit: Terra South Africa

Bijou en coquille d'oeuf d'autruche Photo Credit: Nature Africa

Bijou en coquille d'oeuf d'autruche Photo Credit: Nature Africa

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Les origines africaines de la Chine : Le projet génographique

9 Mai 2023 , Rédigé par www.afrocultureblog.com Publié dans #2023, #FR, #afrique, #chine, #histoire, #anthropologie

Source : web
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Le projet génographique a été lancé le 13 avril 2005 par la National Geographic Society et IBM. Il s’agissait d’une étude anthropologique génétique qui visait à cartographier les schémas historiques de migration humaine en collectant et en analysant des échantillons d’ADN.

Le professeur Jin Li du Centre national du génome humain, et actuellement président de l’Université Fudan à Shangai, a été crédité comme étant le chercheur principal des populations d’Asie de l’Est pour le projet génographique et le principal promoteur du modèle d’origine africaine de l’homme moderne. Ses recherches ont prouvé que la majorité des pools génétiques en Chine provenaient d’Afrique. Son équipe a analysé les chromosomes des hommes autour de la Chine et a comparé ce groupe avec ceux des Asiatiques du Sud-Est et des Africains. Les résultats de l’analyse suggèrent que l’Asie du Sud-Est a été la première destination de la migration de l’Afrique vers l’Asie qui a commencé il y a environ 60 000 ans, contrastant avec l’hypothèse selon laquelle l’homme de Pékin était l’ancêtre du peuple chinois.

Le Professeur Jin Lin

Le Professeur Jin Lin

Cependant, ce n’était ni une nouvelle découverte, ni une nouvelle hypothèse. The People's Daily du 15 juillet 2000 a déclaré: « En 1987, les scientifiques américains ont avancé une théorie basée sur des preuves d’ADN mitochondrial selon laquelle tous les êtres humains sont originaires d’Afrique et ont ensuite migré vers d’autres coins du globe. Dans les cercles académiques intentionnels, peu d’arguments ont été soulevés sur la théorie selon laquelle toute l’humanité paléoanthropique est originaire d’Afrique. Pendant ce temps, les scientifiques notent que des fossiles de l’homme de Pékin qui a vécu il y a 500 000 ans et de l’homme de Yuanmao il y a plus de 1,7 million d’années ont été trouvés en Chine, mais les deux n’ont aucun lien héréditaire direct avec l’homme chinois moderne. Il y a une déconnexion ou une « faille » dans les fossiles de Chinois paléoanthropes qui vivaient il y a environ 60 000 à 100 000 ans, selon les chercheurs. Coïncidant avec les archives fossiles, des scientifiques chinois ont découvert l’année dernière que les éléments primitifs de l’ADN trouvés chez les Chinois modernes sont identiques à ceux trouvés chez les Africains. La découverte a fourni des preuves solides sur la base génétique de la théorie selon laquelle les Chinois modernes n’ont pas évolué à partir des êtres humains archaïques marchant debout en Chine, mais sont originaires d’Afrique."

Quoi qu’il en soit, ce qu’il est important de souligner, c’est que le monde, à l’échelle mondiale, devient de plus en plus à l’aise avec ses origines africaines et reconnaît la contribution de l’Afrique aux civilisations mondiales et c’est une bonne nouvelle!

Nous allons commencer une série d’articles intitulés « les origines africaines de... », restez connectés.

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La coiffure traditionnelle rwandaise Amasunzu

8 Janvier 2023 , Rédigé par www.afrocultureblog.com Publié dans #2022, #FR, #afrique

Source: Internet

Source: Internet

La coiffure traditionnelle Amasunzu est de loin l’une des plus créatives de tous les temps. Encore porté aujourd’hui, elle était et est toujours un symbole de fierté au Rwanda. La coiffure Amasunzu représentait différents rôles et étapes dans la vie des femmes et des hommes. Lorsque les guerriers portaient le style, il symbolisait la force et la bravoure. Porté par les femmes, il marquait généralement l’état matrimonial et la virginité. La jeune femme portait l'amasunzu avant son mariage. Après le mariage, certaines femmes laissaient pousser leurs cheveux librement.

Réalisé grâce à un rituel minutieux qui consistait à couper les cheveux sur les côtés, puis à les laisser pousser vers le milieu, l’amasunzu était définitivement un travail d’amour. Les enfants attendaient avec impatience d’être assez vieux pour se lancer dans la coiffure, et les villages organisaient même des concours sur les meilleurs modèles. Aujourd’hui, faire pousser ses cheveux dans un style amasunzu est un geste de fierté, et pour les jeunes hommes qui le font, c’est une forme de réalisation de soi.

La coiffure traditionnelle rwandaise Amasunzu
La coiffure traditionnelle rwandaise Amasunzu
La coiffure traditionnelle rwandaise Amasunzu
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Sarraounia Mangou, la Black Panther Africaine

14 Décembre 2022 , Rédigé par www.afrocultureblog.com Publié dans #histoire, #2022, #afrique, #livre, #FR

Sarraounia Mangou, la Reine Panthère

Sarraounia Mangou, la Reine Panthère

À la fin des années 1800, la mission française Voulet-Chanoine ou mission centrafricaine-Tchad, dirigée par les capitaines Paul Voulet et Julien Chanoine, fut envoyée en Afrique par le gouvernement Français pour conquérir les territoires situés entre le fleuve Niger et le lac Tchad et unifier tous les territoires Français d’Afrique de l’Ouest. L’histoire nous enseigne qu’après avoir quitté le Soudan en janvier 1899, la mission devint sanguinaire et soumit le peuple nigérien à toutes sortes de traitements inhumains.

La missions était imparable jusqu’à ce qu’ils rencontrent Sarraounia Mangou.

Sarraounia (un titre indiquant un chef féminin ou une lignée de dirigeantes) était la reine des Azna, un sous-groupe des Haoussas, qui régna au sein de la République du Niger, à la fin du 19ème siècle. Née avec des yeux jaunes, comme ceux d’une panthère, elle devint reine à l’âge de 20 ans, après la mort de son père et tout naturellement, la panthère devint, elle-aussi, le symbole de l’Azna.

Réputée posséder des pouvoirs supernaturels, Sarraounia avait, avant l’invasion française, mené des guerres au nom de son peuple. Elle chassa d’abord les Touaregs, qui tentaient souvent de piller son village, puis les Peuls, qui voulaient convertir les Azna à l’islam. Comme elle gagna souvent la paix avec les deux tribus, elle demanda leur aide pour combattre l'ennemi commun, le Français, mais ils refusèrent. Elle mobilisa ensuite son personnel et ses ressources pour affronter les forces françaises de la mission Voulet-Chanoine, qui lancèrent une attaque féroce contre la forteresse de la ville de Lougou en 1899.

Connue sous le nom de la bataille de Lougou, la mission Voulet-Chanoine rencontra une force impressionnante et perdit plusieurs hommes au combat. Sarraounia et son peuple attaquaient également le camp des français tous les soirs, apparaissant dans la brousse presque impénétrable et disparaissant aussitôt après les raids. Alors que beaucoup commençaient à parler des prouesses magiques de la reine, de nombreux membres de l’armée française désertèrent le camp. La plupart d’entre eux étaient des Africains qui avaient été forcés de rejoindre les rangs de l'armée francaise. Les attaques finalement prirent fin après trois mois et les commandants de l’expédition Voulet et Chanoine furent assassinés par leurs propres soldats pour leur refus d’obéir aux ordres de la France et pour toutes les atrocités commises. Cependant, beaucoup attribuèrent leur mort aux prouesses magiques de Sarraounia.

L'écrivain Abdoulaye Mamani, s'appuyant sur les mythes oraux de la région de Lougou au Niger, a réécrit l'histoire de la reine Sarraounia. Son roman Sarraounia, le drame de la reine magicienne, publiée en 1980, a valeur d'authentification historique, alors même que cette figure de reine guerrière était peu connue voire ignorée des historiens.  Voir l'édition paperback ci-dessous

Vous pouvez également découvrir Sarraounia en version cinématographique dans le film du réalisateur Med Hondo, de 1986. Voir la bande-annonce ci-dessous.

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Le film "The Woman King" inspiré par les Ahosis du Dahomey

9 Octobre 2022 , Rédigé par www.afrocultureblog.com Publié dans #cinema, #histoire, #benin, #afrique, #FR

Le film "The Woman King" retrace l'histoire extraordinaire des Ahosis, une unité de guerrières qui protégèrent le royaume du Dahomey au XIXème siècle en Afrique de l'Ouest. Leurs aptitudes et leur fureur n'ont jamais trouvé d'égal.

Les Amazones du Royaume du Dahomey

Les Amazones du Royaume du Dahomey

Les Ahosis, ou Minos étaient un régiment militaire de femmes du peuple Fon. Elles constituaient l'armée du royaume du Dahomey, l'actuel Bénin. Ahosi veut dire en langue Fon épouse du roi, et Minos nos mères. Celles que les européens appelaient amazones étaient formées à combattre et à tuer. C'était des combattantes sans pitié.

L’ascension du royaume du Dahomey

Jusqu’à ces dernières décennies, la grande majorité des représentations de la culture populaire de l’Afrique ont caractérisé le continent comme un milieu agraire non civilisé avant l’arrivée d’Européens comme l’explorateur portugais Henri le Navigateur au 15ème siècle. Au contraire, de puissantes civilisations anciennes ont prospéré sur tout le continent, y compris la terre préhistorique de Pount et les royaumes d’Axoum et de Nubie dans le nord-est de l’Afrique; les empires ouest-africains des Ashanti, du Mali et des Songhaï; et le Royaume du Zimbabwe.

En Afrique de l’Ouest, le Dahomey s’est taillé un héritage d’une puissance indélébile. Le royaume a établi un gouvernement bien organisé dans lequel le roi était considéré comme semi-divin et avait un contrôle absolu sur les affaires économiques, politiques et sociales. Il était soutenu par un conseil de fonctionnaires choisis dans la classe des roturiers en raison de leur allégeance au roi et de leur engagement envers le développement de la nation.

Origines des guerrières du Dahomey

Un récit de leurs origines soutient qu’elles étaient des chasseuses d’éléphants qui servaient sous le roi Houegbadja, le troisième roi du Dahomey, d’environ 1645 à 1685. Connu sous le nom de Gbeto en langue Fon, elles « chassaient toutes sortes de gibier, y compris les éléphants, les animaux les plus précieux et les plus difficiles à tuer ». Les Gbeto sont alors intégrés dans l’armée de femmes soldats. Elles portaient des chemisiers et des shorts marrons et bleus jusqu’aux genoux.

Ces combattantes étaient également connues sous d’autres noms dans les langues Fon, y compris Agojie, Agoji, Mino ou Minon. Mais l’histoire d’origine dominante des guerrières du Dahomey est que le groupe a été formé à la demande de la reine Hangbe, fille de Houegbadja, qui a accédé au pouvoir après la mort de son frère jumeau Akaba dans des circonstances mystérieuses au début des années 1700. Le fait que Hangbe ait amassé un escadron de femmes prêtes à mourir pour la protéger et protéger leur royaume était un exploit impressionnant dans la société profondément patriarcale du Dahomey. Ces combattantes n’étaient pas des concubines ou des servantes obligées de s’en remettre aux caprices de n’importe quel homme. Elles étaient réputées pour leur zèle et leur férocité. Les plus redoutables étaient armés de fusils. Il y avait aussi des chasseuses et des espionnes. Elles s'entrainaient régulièrement pour être physiquement et mentalement aptes au combat. Elles chantaient : « Les hommes, les hommes restent ! Que les hommes restent ! Puissent-ils cultiver du maïs et faire pousser des palmiers... Nous allons à la guerre. » Lorsqu’elles n’étaient pas au combat, elles gardaient les palais royaux d’Abomey et cultivaient des fruits et des légumes. ElIes pouvaient aussi prendre des captifs à vendre comme esclaves.

Inspiré de faits réels, The Woman King suit le destin épique de la Générale Nanisca, qui entraîne une nouvelle génération de recrues et les prépare à la bataille contre un ennemi déterminé à détruire leur mode de vie, voir la bande annonce du film ci-dessous.

 

Source: National Geographic

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La pionnière Sona Jobarteh, fondatrice de l'académie de Gambie

2 Octobre 2022 , Rédigé par www.afrocultureblog.com Publié dans #artiste, #FR, #société, #afrique, #sonajobarteh

Photo credit: net

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Sona Jobarteh est une icône musicale unique et pionnière de son temps, compositrice, instrumentaliste, chanteuse, activiste avec une renommée mondiale, récemment sollitcitée par le réalisateur Baltasar Kormakur pour l'écriture d'une chanson emblématique, pour son dernier film hollywoodien Beast avec Idris Elba, intitulée N’na Duniyaa (Our World) .

 

Née dans une famille griot de Gambie, une tradition qui remonte à 7 siècles, Sona est la première femme de cette tradition à devenir une virtuose professionnelle de la Kora et à avoir conquis les publics du monde entier. Elle est de la lignée de notables maîtres de la Kora, tels son grand-père Amadu Bansang Jobarteh et son cousin, le légendaire Toumani Diabaté. Sona est réputée pour ses talents d’instrumentiste, sa voix distinctive et sa grâce sur scène. 

Photo credit: net

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Au cœur de son succès en tant qu’artiste se trouve, également, son dévouement à l’activisme humanitaire dans les domaines du développement social et de la réforme de l’éducation sur le continent africain. Elle est la directrice fondatrice de l’Académie de Gambie, une institution dédiée à la réforme de l’éducation pour les Africains sur le continent africain.

« Il est préjudiciable pour les générations futures du continent dont les valeurs et les concepts sont façonnés au cours de leurs années scolaires, de continuer à être formées dans un système où la culture africaine, l’histoire africaine, les traditions africaines et leurs valeurs intrinsèques sont soit inexistantes, soit au mieux, reléguées à la position d’activités parascolaires. » - Sona Jobarteh

Photo credit: thegambiaacademy.org

Photo credit: thegambiaacademy.org

En 2015, Sona a concrétisé sa vision de longue date en créant l’Académie de Gambie, la première institution en Gambie à éduquer les jeunes Africains dans leur culture, leurs traditions, leur histoire de manière transparente parallèlement à leur éducation académique quotidienne. Selon Sona, l’Afrique est confrontée au défi crucial et urgent de s’attaquer aux systèmes éducatifs à travers le continent, les programmes d’études au sein de ces écoles étant invariablement orientés autour d’un système de valeurs postcolonial et d’une perspective étrangère. 21 étudiants ont été sélectionnés parmi des centaines de candidats dans le but de développer un plan éducatif qui remettrait en question le cœur même des systèmes de formation standards et obsolètes. La vision de Sona a toujours été de créer un programme d’études pilote qui pourrait s'appliquer dans les écoles à travers le pays, créant ainsi un véritable système éducatif qui place l’élève, son identité culturelle et ses valeurs à juste titre au centre de son expérience d’apprentissage afin d'arborer la fierté de son continent et d’être un Africain fier.

 

À ce jour, l'académie compte un total de 37 étudiants et 14 salariés, tous financés par Sona. Cependant, il reste une longue liste d’attente sans cesse croissante pour de nouvelles inscriptions. Afin de répondre à cette demande ainsi que de fournir des installations adéquates aux étudiants, la construction du campus de l’Académie est absolument essentielle. Elle servira non seulement de campus à temps plein pour les jeunes étudiants mais deviendra également un centre d’excellence culturelle et académique africaine, s’adressant aux enfants et aux adultes ainsi qu’aux étudiants nationaux et internationaux. En raison de son emplacement soigneusement sélectionné, l’Académie soutiendra également les opportunités de développement social et commercial pour les communautés locales. Pour concrétiser cette vision, l'académie et Sona ont besoin de vous.

 

Pour plus d'information, cliquez sur le lien ci-dessous:

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Le plus long mur de graffitis en Afrique se trouve au Bénin

13 Septembre 2022 , Rédigé par www.afrocultureblog.com Publié dans #art, #benin, #FR, #afrique

source: unknown
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Près de 10 après le premier festival "Effet Graff" initié par Laurenson Djihouessi en 2013, naît le "mur du patrimoine" qui, depuis 2021, arbore les graffitis d'une quarantaine d'artistes graffeurs d'Afrique et d'Occident, visant à conter l'histoire du Royaume du Dahomey, actuel Benin sous le thème : "Bénin, patrimoine et potentiels".

Cette merveille artistique, de près d’un kilomètre et d'une superficie totale de plus de 2000 m2, s'inscrit comme le plus long mur de graffitis en Afrique, et le 3ème au monde après Dubai et le Brésil. Le mur est situé au coeur de Cotonou et constitue une des nouvelles attractions culturelles du Benin, tout comme le sont les 26 statues royales du roi Ghezo, restituées par le musée du Quai Branly à Paris, maintenant exposées au sein du palais présidentiel de Cotonou.

Ces trésors avaient été pillés en 1892 par les troupes coloniales françaises dans le palais d'Abomey, capitale du Royaume du Dahomey. ( voir photo ci-dessous)

Photo: Jean-Pierre Dalbéra

Photo: Jean-Pierre Dalbéra

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La reine africaine Amanirenas qui défia l’Empire romain

12 Août 2022 , Rédigé par www.afrocultureblog.com Publié dans #FR, #blackhistory, #histoire, #afrique

Artwork by SIRIUS UGO ART

Artwork by SIRIUS UGO ART

Le légendaire empereur romain César Auguste était sur l’île grecque de Samos, se préparant à une importante expédition en Syrie, quand il reçut des envoyés du royaume de Kush, dans l’actuel Soudan. La journaliste Selina O’Grady rapporte dans son livre 'Et l’homme créa Dieu' que les ambassadeurs présentèrent à Auguste un paquet de flèches d’or avec ce message : « La Candace vous envoie ces flèches. » (Candace était l’orthographe latinisée de Kandake, le terme koushite pour « reine ».) Ils ajoutèrent que l’empereur avait deux choix d'interprétaiton pour cette offrande: « Si vous voulez la paix, ils sont un gage de sa chaleur et de son amitié. Si vous voulez la guerre, vous en aurez besoin. »

Pour une reine africaine, donner un tel ultimatum à l’homme le plus puissant du monde aurait été considéré comme une insulte grave. Après tout, Auguste avait presque à lui seul transformé Rome d’une république en un empire, et le territoire sur lequel il régnait maintenant s’étendait aussi loin que le nord de l’Espagne, jusqu’à certaines parties de l’Europe centrale et jusqu’en Égypte. Ses légions portaient des cuirasses en bronze et brandissaient des lances, des épées et des javelots, tous bien supérieurs aux hachettes que les Kushites portaient comme armes. De plus, Kush possédait de nombreuses ressources naturelles – telles que des mines d’or, du fer et de l’ivoire – qui auraient pu enrichir les trésors de Rome, incitant Auguste à attaquer, même sans l’insulte.

Mais cette reine koushite – que le géographe et historien grec Strabon d’Amasia décrivait comme « une sorte de femme masculine et aveugle d’un œil » – s’était avérée être une ennemie redoutable pour le « fils de Dieu », le titre donné à César Auguste sur les pièces de monnaie romaines. Il reçut le paquet de flèches des envoyés et signa rapidement un traité de paix. En vérité, il ne s’agissait pas tant d’un traité que d’une reddition. Auguste se soumit à toutes les demandes de la reine Amanirenas, y compris que les Romains se retirent de tous les territoires koushites qu’ils avaient occupés et promettent qu’ils ne chercheraient plus jamais à collecter des impôts ou des tributs de son royaume. C’était une concession remarquable pour l’homme le plus puissant du monde, démontrant à quel point la reine borgne était vraiment crainte et respectée.

photo credit : the African History Channel

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Qui était la reine Amanirenas?

La reine Amanirenas régna sur la Nubie de 40 av. J.-C. à 10 av. J.-C. Son trône était dans la ville de Méroé, et de là, elle et son mari, le roi Teriteqas, présidaient le riche royaume. L’or, une denrée trouvée dans les déserts nubiens et très prisée par les Égyptiens, était d’une grande importance. Pour satisfaire les exigences de leur population friande de luxe, les Égyptiens dépendaient fortement du commerce avec Méroé, que la reine Amanirenas contrôlait. Son palais labyrinthique, avec des salles voûtées en briques massives bordées de feuilles d’or, était un entrepôt rempli de grands blocs de défenses d’or et d’ivoire. Elle troquait ses trésors contre des biens en provenance d’Égypte, notamment du tissu, du maïs, des bols en bronze et de la verrerie.

Mais 10 ans après le début du règne d’Amanirenas, le paysage politique changa quand Auguste prit le contrôle de l’Égypte. Il se proclama empereur et établit l’Égypte comme province romaine. Il était maintenant aux portes de la reine Amanirenas. Avant de quitter l’Égypte pour poursuivre sa quête pour s’emparer de plus de territoires, Auguste nomma un collègue militaire nommé, Gaius Cornelius Gallus, qui revendiqua l’île de Philae après la rebellion des Égyptiens du sud . La reine Amanirenas accepta à contrecœur l’annexion d’une partie de son royaume. Reconnaissant la suprématie militaire des légions romaines, elle vit qu’il n’était pas encore temps de se battre. Au lieu de cela, elle surveilla de près les mouvements de l’ennemi.

En 26 av. J.-C., l’empereur Auguste nomma Aelius Gallus, un autre chevalier romain, comme prochain préfet d’Égypte. Gallus s’était à peine installé que l’empereur lui ordonna d’entreprendre une expédition militaire en Arabie. Trois légions complètes, environ 15 000 soldats en tout, avaient été postées en Égypte pour sécuriser la province, mais sous le commandement d’Auguste, beaucoup furent transférées en Arabie pour aider à sécuriser ce nouveau territoire nouvellement. Cela donna à la reine Amanirenas l’occasion de défier la puissance de Rome. Alors que les troupes romaines s'étaient retirées d’Égypte, la reine Amanirenas mobilisa son armée pour libérer son peuple, au nord, de l’autorité romaine. Avec le roi Teriteqas, ils commandèrent une armée de 30 000 guerriers de Kush, marchant le long des vasières du Nil jusqu'en Égypte. L’historien Cassius Dio raconte dans Histoire Romaine que l’armée méroïtique « avança jusqu’à la ville appelée Éléphantine, avec Candace comme chef, ravageant tout ce qu’elle rencontrait ». Ils se retirèrent ensuite vers le sud avec du butin, des prisonniers romains et des milliers de captifs égyptiens. Comme dernière insulte, ils arrachèrent et emportèrent la tête d’une statue d’Auguste. En rentrant chez elle à Méroé, la reine Amanirenas prit la tête de bronze et l’enfouit sous les marches d’entrée d’un temple dédié au dieu Amon. Selon David Francis, un agent d’interprétation au British Museum, « en enterrant la tête, les Méroites veillèrent à ce que tous ceux qui entraient dans le bâtiment piétinent cette image de l’empereur Auguste sous leurs pieds ».

C’était le rappel quotidien que la reine avait triomphé de l’homme le plus puissant au monde.

Source: The One-Eyed African Queen Who Defeated the Roman Empire, Adhiambo Edith Magak - Narratively

 

La reine africaine Amanirenas qui défia l’Empire romain
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